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BULLETIN D'INFORMATION

ÉDITÉ PAR LA COMMISSION D'ISRAËL

ENCOURAGEMENTS A ISRAËL, CENTRE ÉTERNEL DE L'ATTENTION DU MONDE


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LE PAPE BENOÎT XVI  A ANNONCE SAMEDI 19 DÉCEMBRE 2009, « VÉNÉRABLE » LE PAPE PIE XII DERNIÈRE ÉTAPE AVANT LA BÉATIFICATION

 

Cette annonce a consternée beaucoup de personnes. Nous sommes heureux de constater que des vrais chrétiens ont le courage de réagir.

Lorsque nous jetons un regard sur les dernières années, nous reconnaissons La main toute puissante de Dieu dans le travail envers Son peuple Juif et comment Il a suscité des personnes pour nous aider, en dépit d’une méfiance malheureusement trop justifiée par des siècles de persécution et/ou d’opposition de la papauté.

Il est difficile pour le Juif de comprendre la différence entre le christianisme d’une part, et la papauté et l’église catholique romaine et certains de leurs enseignements et pratiques, d’autre part ce fut, et cela est encore souvent, un des plus grands obstacles à notre travail.

Voici un extrait du livre d’Armand AMSELEM — « ISRAËL et L’EGLISE »

« Pie XII représente un cas complexe lié à la « responsabilité » et à la « culpabilité » chrétienne pendant la Shoah. En tant que pape du « silence », ses détracteurs sont nombreux, tout comme ses défenseurs qui vont jusqu'à pro­poser sa béatification... Était-il personnellement un ami des Allemands tout en n'étant pas antisémite ? Voulait-il dresser un barrage au communisme plus important que celui qu'il aurait pu présenter au nazisme ? Son attitude face à la Shoah, qu'il ne pouvait ignorer, ses allusions et paraphrases pour évoquer le massacre organisé des Juifs européens, son absence de réactions directes face à l'horreur grandissante, sa résolution de ne jamais prononcer publiquement le mot « Juif », autant d'ombres et de lumières qui caractérisent un pontificat dont les problèmes moraux et politiques méritent une analyse approfondie. Car il ne faut pas oublier que le règne de Pie XII s'est déroulé pendant près de vingt ans, durant la seconde guerre mondiale et l'après-guerre qui a modifié les normes régissant alors la planète. C'est ainsi qu'il reçut le 10 avril 1945, à la veille de l'armistice, Moshé Sharett, Directeur du Bureau politique de l'Agence Juive, pour discuter de « la situation des Juifs en Europe et l'avenir des Juifs en Palestine ».

« Pape du « silence » très discuté pour son rôle pendant la seconde guerre mondiale, il faut ici rappeler un acte qui peut résumer son comportement durant cette période. Son prédécesseur, Pie XI, avait demandé à ses proches de prépa­rer une encyclique concernant l'antisémitisme raciste. Le texte fut préparé en 1938 et il parvint au Souverain pontife début 1939, sur son lit d'agonie. Bien évidemment, rien ne fut fait. Mais Pie XII, voulant normaliser les relations du Vatican avec l'Allemagne de Hitler, décida que la meilleure manière d'opérer était d'évacuer toute critique de l'antisémitisme nazi. L'affaire était close et le document resta enfoui dans les archives du Vatican. Cependant, des recherches réalisées par un jésuite américain sur ce projet d'encyclique « L'unité du genre humain » arrivent à une conclusion diamétralement opposée. Si ce texte condamne effectivement l'antisémitisme et la théorie comme la pratique du racisme, il s'y reflète cependant les doctrines habituelles professées sur les Juifs, autrement dit un antijudaïsme qui correspond au sentiment alors généra­lement répandu. Ce qui conduit différents auteurs, soixante ans après les faits, à des jugements réalistes :

• « la défiance et la conversion des Juifs restent la norme »,

• « la condamnation de l'antisémitisme n'est pas percutante »,

• le texte permet d'avancer « qu'une politique antisémite d'État, si elle est modérée, peut être tolérable »,

• il y a place, dans certains pays et dans certains cas, à un antisémitisme « modéré ».

Somme toute, l'encyclique cachée, en utilisant une terminologie rappelant étrangement le vocabulaire nazi, recommandait aux Catholiques de se méfier des Juifs et annonçait que l'Église ne se mêlerait pas des politiques internes conduites par les Etats à leur sujet. Ce qui advint en France, du temps du gouvernement de Vichy. »

Nous vous conseillons également le livre d'Edmond Paris, Le Vatican contre l'Europe, qui permet de mesurer dans toute son ampleur le rôle joué par l'Eglise catholique au long du XXe siècle. A l'opposé du principe de non-ingérence qu'il a régulièrement mis en avant, le Vatican fut l'un des acteurs actifs de la plupart des événements politiques, militaires et économiques du siècle passé. Grâce à un nombre impressionnant de documents — témoignages, articles, livres, études, etc. —, le livre d'Edmond Paris relate les choix et les actions politiques de cette Eglise qui fut toujours « du côté du bourreau ».

 

redaction@israelvivra.com

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