Cette
annonce a consternée beaucoup de personnes. Nous sommes heureux de
constater que des vrais chrétiens ont le courage de réagir.
Lorsque
nous jetons un regard sur les dernières années, nous reconnaissons La main
toute puissante de Dieu dans le travail envers Son peuple Juif et comment Il
a suscité des personnes pour nous aider, en dépit d’une méfiance
malheureusement trop justifiée par des siècles de persécution et/ou
d’opposition de la papauté.
Il
est difficile pour le Juif de comprendre la différence entre le
christianisme d’une part, et la papauté et l’église catholique romaine
et certains de leurs enseignements et pratiques, d’autre part ce fut, et
cela est encore souvent, un des plus grands obstacles à notre travail.
Voici
un extrait du livre d’Armand AMSELEM — « ISRAËL et L’EGLISE »
« Pie
XII représente un cas complexe lié à la « responsabilité »
et à la « culpabilité » chrétienne pendant la Shoah. En tant
que pape du « silence », ses détracteurs sont nombreux, tout
comme ses défenseurs qui vont jusqu'à proposer sa béatification... Était-il
personnellement un ami des Allemands tout en n'étant pas antisémite ?
Voulait-il dresser un barrage au communisme plus important que celui qu'il
aurait pu présenter au nazisme ? Son attitude face à la Shoah, qu'il ne
pouvait ignorer, ses allusions et paraphrases pour évoquer le massacre
organisé des Juifs européens, son absence de réactions directes face à
l'horreur grandissante, sa résolution de ne jamais prononcer publiquement
le mot « Juif », autant d'ombres et de lumières qui caractérisent
un pontificat dont les problèmes moraux et politiques méritent une analyse
approfondie. Car il ne faut pas oublier que le règne de Pie XII s'est déroulé
pendant près de vingt ans, durant la seconde guerre mondiale et l'après-guerre
qui a modifié les normes régissant alors la planète. C'est ainsi qu'il reçut
le 10 avril 1945, à la veille de l'armistice, Moshé Sharett, Directeur du
Bureau politique de l'Agence Juive, pour discuter de « la situation
des Juifs en Europe et l'avenir des Juifs en Palestine ».
« Pape
du « silence » très discuté pour son rôle pendant la seconde
guerre mondiale, il faut ici rappeler un acte qui peut résumer son
comportement durant cette période. Son prédécesseur, Pie XI, avait demandé
à ses proches de préparer une encyclique concernant l'antisémitisme
raciste. Le texte fut préparé en 1938 et il parvint au Souverain pontife début
1939, sur son lit d'agonie. Bien évidemment, rien ne fut fait. Mais Pie
XII, voulant normaliser les relations du Vatican avec l'Allemagne de Hitler,
décida que la meilleure manière d'opérer était d'évacuer toute critique
de l'antisémitisme nazi. L'affaire était close et le document resta enfoui
dans les archives du Vatican. Cependant, des recherches réalisées par un jésuite
américain sur ce projet d'encyclique « L'unité du genre humain »
arrivent à une conclusion diamétralement opposée. Si ce texte condamne
effectivement l'antisémitisme et la théorie comme la pratique du racisme,
il s'y reflète cependant les doctrines habituelles professées sur les
Juifs, autrement dit un antijudaïsme qui correspond au sentiment alors généralement
répandu. Ce qui conduit différents auteurs, soixante ans après les faits,
à des jugements réalistes :
•
« la défiance et la conversion des Juifs restent la norme »,
•
« la condamnation de l'antisémitisme n'est pas percutante »,
•
le texte permet d'avancer « qu'une politique antisémite d'État, si
elle est modérée, peut être tolérable »,
•
il y a place, dans certains pays et dans certains cas, à un antisémitisme
« modéré ».
Somme
toute, l'encyclique cachée, en utilisant une terminologie rappelant étrangement
le vocabulaire nazi, recommandait aux Catholiques de se méfier des Juifs et
annonçait que l'Église ne se mêlerait pas des politiques internes
conduites par les Etats à leur sujet. Ce qui advint en France, du temps du
gouvernement de Vichy. »
Nous
vous conseillons également le livre d'Edmond Paris, Le Vatican contre
l'Europe, qui permet de mesurer dans toute son ampleur le rôle joué
par l'Eglise catholique au long du XXe siècle. A l'opposé du principe de
non-ingérence qu'il a régulièrement mis en avant, le Vatican fut l'un des
acteurs actifs de la plupart des événements politiques, militaires et économiques
du siècle passé. Grâce à un nombre impressionnant de documents — témoignages,
articles, livres, études, etc. —, le livre d'Edmond Paris relate les
choix et les actions politiques de cette Eglise qui fut toujours « du
côté du bourreau ».
|