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BEN YEHUDA, LE PERE DE LA RENAISSANCE

DE LA LANGUE HEBRAÏQUE



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Eliezer Perlman, qui sera connu sous le nom de Ben Yehuda, nom qu’il prendra lorsqu’il saura l’hébreu, est le père du renouveau de la langue hébraïque.

Il naît en Lituanie en 1858 et étudie dans une école talmudique jusqu’au moment où il quitte pour aller étudier le Russe et le Français avec la fille d’un écrivain, Dévora Yonas. Puis venu à Paris, il étudie la médecine, mais en parallèle il lit des livres en hébreu, (Juif religieux, dès son enfance il lisait les textes liturgiques dans cette langue). Il commence aussi à rédiger certains articles en hébreu et c’est alors qu’il prend son nom, Ben Yehuda.
« Les Juifs ne peuvent être un peuple vivant que s’ils retournent au pays de leurs Pères, et que s’ils reviennent à la langue hébraïque ». C’est à dix-neuf ans qu’il écrit cette phrase et désormais il emploiera l’hébreu le plus souvent possible avec ses amis.

En 1881 il décide de « monter en Israël ». Dévora Yonas le rejoint au Caire où ils se marient et Ben Yehuda commence à enseigner l’hébreu sur le bateau qui les emmène d’Egypte vers Jaffa.
L’hébreu, dès lors, est leur langue commune et ils s’installent parmi la communauté juive de Jérusalem, déjà majoritaire à cette époque, mais très pauvre. Là, il travaille au journal hébreu Ha-Havatseleth (le lys) mais, en 1884, il fonde son propre journal, Ha-Tsvi, (Le cerf).
Désormais il met toute son énergie à convaincre les Juifs de ne parler qu’hébreu, à ce qu’il soit enseigné dans les écoles, et lui-même se sert de son journal pour adapter et inventer de nouveaux mots pour répondre aux besoins de la vie moderne. L’hébreu, confiné jusqu’alors dans le domaine religieux, reprend sa place comme langue de la vie de tous les jours.

Ben Yehuda enseigne à l’école de l’Alliance Israélite Universelle toutes les matières en hébreu, alors que les élèves n’ont le soutien, ni de la langue maternelle parlée dans la famille, ni de livres d’enseignement de la langue. Mais il fait une rechute de tuberculose contractée pendant son adolescence et redouble d’efforts, sentant ses jours comptés. C’est alors qu’il se met à rédiger un dictionnaire de l’hébreu moderne, rassemblant tout ce qui existe comme mots et expressions hébraïques.
Avec la naissance de leur fils Itamar, ce sera la première famille qui ne parlera uniquement l’hébreu à la maison. Les parents interdiront même au bambin de jouer avec d’autres enfants pour qu’il n’entende pas d’autres langues, mais heureusement la naissance de quatre autres enfants emplira la maison de jeux et de rires.

Tout n’est pas facile, Dévora meurt de la tuberculose et Ben Yehuda subit les opprobres de « Juifs pieux » de Jérusalem qui s’opposent au sionisme et veulent que l’hébreu reste langue sacrée.
Mais, en 1922, ses efforts sont récompensés. Les Britanniques reconnaissent l’hébreu comme langue officielle des Juifs. C’était un mois avant sa mort.

Cecile Pilverdier

 

 

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