L'ÉLÉVATION DE SION
Suite de la newsletter du 15 avril
Cependant, ce fut
une naissance innommée. C'était bien la Terre de la Promesse
lorsque les Juges régnaient, mais ce n'était pas encore Sion.
Cinq cents ans s’écoulèrent avec des fortunes diverses, avant
l'arrivée de David, l'homme selon le cœur de D.ieu (1 Samuel 13
: 14). Il prit aux Jébusiens, par le siège et l'assaut, la
colline fortifiée de Sion, et fit disparaître cet opprobre du
milieu du pays (Josué 15 : 63 ; Juges 1 : 21). Il appela le lieu
: la Cité de David, mais sa citadelle était
Sion
et le demeure jusqu'à ce jour, incarnant pour tout Juif croyant
son droit inaliénable à la Terre de la Promesse.
Pendant les trois cents ans suivants d'alternance entre prospérité et
insuccès, selon qu'ils observaient ou négligeaient la loi de D.ieu,
ils
occupèrent la totalité du pays, mais pas en tant que nation. À la suite
de la mort de Salomon, le fils de David, dix tribus se rebellèrent et
fondèrent séparément le royaume du Nord d'Israël. Là, apostats et
gouvernés par les rois qu'ils avaient choisis hors de la lignée de
David, depuis Jéroboam à Osée, et en dépit des avertissements du prophète,
ils dégénérèrent jusqu'à ce que, par jugement final de D.ieu, ils
furent emmenés en captivité et dans l'obscurité par les envahisseurs
assyriens (2 Rois 17 : 20-23).
Tandis que dans le sud du pays, des rois divinement ordonnés de la lignée
de David (2 Sam. 7 : 12-17 ; Ps. 89 : 3, 4) restèrent sur le trône de
Juda, et même s'ils demeurèrent une autre centaine d'années, ils ne réussirent
qu'un peu mieux. Les rois régnèrent avec orgueil, le peuple oublia son
Alliance et pécha. En conséquence, le pays échoua et les étrangers
l'opprimèrent. En dépit des appels de Jérémie et de ses prédictions
tragiques, Juda n'observa pas les dix commandements (Paroles) de l'ÉTERNEL son D.ieu.
Finalement le roi de Babylone l'attaqua avec une grande armée et détruisit
Jérusalem. Roi et peuple ensemble suivirent leurs frères du nord en
captivité (Jér. 18 : 15-17), mais pas dans la même obscurité
historique car, même si D.ieu voulait assurément punir Son peuple, Il ne
voulait pas l'oublier (És. 49 : 15). Parmi les captifs, les fidèles
pleurèrent tandis que D.ieu dans une juste colère S'éloignait ainsi de
Son peuple. Exilés dans le pays au-delà de la grande rivière I'Euphrate, ils pleuraient lorsqu'ils se souvenaient de Sion (Ps. 137 :
1).
Cependant, même ici on doit soulever une question — combien pleurèrent
? Ils étaient peu en vérité. Alors combien, vite préoccupés dans la
poursuite des affaires mondaines, cherchèrent l'assimilation dans
l'environnement avantageux des Gentils, oubliant leur allégeance
spirituelle à Jérusalem ? Ce fut de loin la grande majorité.
Après soixante-dix ans d'exil vint le grand roi Cyrus, fondateur de
l'empire médo-perse et conquérant de Babylone. Il avait été cité
par le prophète Ésaïe bien des années auparavant, au temps où
Ézéchias
régnait sur Juda, comme celui qui apporterait la délivrance de cette
captivité (És. 44 : 28 ; 45 : 1). Ceux qui pleuraient n'eurent plus
besoin de pleurer, puisque Zorobabel et sa petite troupe se mirent en
route, avec l'autorité et la protection royales, pour retourner au pays
et reconstruire le Temple détruit. Cependant, qui entreprit ce voyage de
foi et d'espérance ? Seulement cinquante mille âmes d'entre tous ceux
qui étaient dispersés dans un vaste empire ; et la plupart d'entre eux
issus uniquement des deux tribus de Juda et Benjamin. Quelques femmes,
quelques enfants et des personnes âgées, qui désiraient ardemment
laisser leurs os reposer avec ceux de Joseph dans le Pays, se trouvaient
parmi eux (Esd. 3 : 12), les quelques fidèles d'entre un peuple
oublieux.
Au temps voulu Esdras, par la persuasion, en trouva
mille sept
cents de plus et, par eux, fut rebâti le temple bien que dans une ville
encore en ruines, négligée et dans un pays désolé (Esd. 8 : 1-36).
Le fidèle Néhémie retourna ensuite, armé des lettres du roi. Il
releva le courage du peuple. Par lui les murs de la ville furent
reconstruits en dépit de l'opposition païenne, et sa porte fut fixée
solidement à sa place. Jérusalem et Sion se levaient à nouveau pour
rassurer les fidèles, pour réprimander et mettre en garde les infidèles,
et pour annoncer au monde que les promesses divines étaient certaines,
et qu'Il ne rejettera jamais complètement Son peuple, Israël.
Malgré cela, Jérusalem n'était pas encore libre. Au temps voulu le
suzerain perse céda la place aux Grecs puis aux Romains, alors que D.ieu
gardait le modèle de Son jugement en Ézéch. 21 : 26, 27. Ainsi passèrent
quatre cents autres années, période durant laquelle une fois encore, même
si elle était la possession de la Ville, du Temple, du Sacrificateur du
Prophète, la Loi fut détournée et mise au rancart par le plus grand
nombre.
En fin de compte, assiégée à nouveau par une armée romaine
cette fois, la ville tomba et le Temple fut détruit.
Les généraux romains, Vespasien et Titus, se distinguèrent
brièvement mais de manière sanglante, dans la destruction de
Jérusalem et de la
forteresse de Massada, alors que, une fois de plus, les
aspirations juives étaient écrasées par une puissance de
Gentils. Ce fut à ce moment-là que les années de la grande
éclipse commencèrent, tandis que les Juifs fuyaient la Terre
Sainte pour rejoindre leurs frères dans la dispersion à
Babylone.
La révolte de Bar
Kokhba, quelque 60 ans plus tard, fit naître de brèves
espérances mais, réprimée au bout de deux ans avec des pertes
sévères de part et d'autre, elle ne fit qu'intensifier la
rigueur de l'exil, car les Juifs se virent ensuite interdire
l'accès à la Ville Sainte. À partir de cette époque, Sion ne fut
plus qu'un mot sur des lèvres en prière et une espérance dans le
cœur des fidèles parmi un peuple exilé, cette fois non pas pour
70 ans, mais pour plus de 1 800 ans.
PAS DE LIEU DE REPOS
Qui peut nous dire les souffrances d'Israël depuis ce temps-là ?
Disparu le Temple avec ses autels dans le Saint, le Très-Saint et le
Parvis. Disparue la Sacrificature. Disparu le taureau de Réconciliation.
Disparue l'antique cité ; son peuple était éparpillé et la terre laissée
désolée (És. 64 : 9-12).
Dans les nombreux pays où ils se
rendirent, les Juifs trouvèrent parfois un répit, bref mais
non durable, aux persécutions amères de l'intolérance
religieuse. Harcelés et traqués d'une ville à l'autre et d'une
nation à l'autre, cibles de
toutes les insultes et boucs émissaires commodes
pour porter toutes les responsabilités,
l'histoire de la manière dont ils ont été
traités couvre de honte leur grand diffamateur et oppresseur, la
chrétienté.
En dépit de tout cela, l'intelligence juive jeta feu et flamme çà et là
dans les épaisses ténèbres (És. 60 : 2) de l'Europe médiévale,
uniquement pour être suivie par davantage de spoliation, violence et
expatriation périodiques.
Alors que leur
patrie dépérissait sous la domination successive des Arabes, des
Croisés, des Kurdes, des Mamelouks et des Turcs, l’esprit des
intellectuels juifs ailleurs dans le monde était largement
préoccupé par la Kabbale et le Talmud. La lumière directrice de
la Torah (Ps. 119 : 105) ne brillait que faiblement à travers
le mysticisme, les exercices intellectuels et les commentaires
interminables qui étaient rédigés en ces jours sombres.
Cependant, la force de chaque nouvelle vague d’amère persécution
perçait le voile fragile ainsi tissé par l'intellect humain pour
exposer son inutilité (És.
55 : 8, 9), et de nouveau la
Promesse Abrahamique et la Torah furent mises en valeur comme
seule base certaine de leur espérance. À chaque nouvel assaut,
voyant encore plus les véritables besoins et le destin d'Israël,
de nombreux fidèles crièrent vers leur Messie, et le peuple
tourna à nouveau son cœur et son esprit vers Jérusalem, vers
Sion.